L'essor du folksong américain et anglais (Pete Seeger, Woody Guthrie, Leadbelly, puis
Joan Baez, Peter Paul and Mary, Bob Dylan, ...)
fut le stimulant, dans
les années 1960 à 1980, d'un très fort mouvement de retour aux sources, de
recherche des racines et de sauvegarde du patrimoine qui s'est développé partout
en France. Ce mouvement est issu des villes, et plus particuliemment des
"intellectuels", pour employer un mot qui ne recouvre qu'une partie de cette vérité.
L'exemple venu d'outre atlantique trouva donc des émules en Europe, et le principe du
"hootnanny" fut adopté également.
Puis, d'une manière plus formelle et systématique, des individus, isolés ou
institutionnels, se sont mis à parcourir les régions
avec le magnétophone et l'appareil photo en bandouillère. Ainsi , ils ont "interviewé"
des milliers de gens, surtout les plus anciens, ont même amené certains à ressortir
les vieux instruments délaissés et grâce à eux, de nombreuses chansons, musiques,
danses, contes, ... ont étés préservés de l'oubli. De nombreux disques et recueils
ont étés publiés et de nombreux groupes musicaux ou associations se sont formés,pour
faire vivre ces traditions dans notre temps, par des stages, animations, concerts, ...
des "folks club" se sont ouverts dans toutes les villes (le Bourdon à Paris, la Chanterelle à Lyon, ...).
Des festivals et stages de danses et d'instruments ont contribués à la formation
des musiciens et danseurs
Une presse spécialisée accompagna le mouvement : "l'escargot folk", "gigue", puis plus tard
"modal" et "trad magazine".
Il y eut longtemps une frontière très forte entre ce monde dit "folk" et le monde dit
"folklorique".
C'était deux mondes à part.
Aujourd'hui cette distinction n'est plus de mise, et l'on retrouve les uns et les autres
dans les mêmes stages et festivals et chez les mêmes luthiers.
Et tous ont fini par se rendre compte qu'il n'y avait pas de vérité absolue dans ce domaine.
Chaque danse ou musique, au départ non noté, était le fruit d'un développement par le bouche
à oreille, "de routine" comme disent les vieux musiciens. Ces derniers ne sachant
pas lire la musique,un même morceau ou une même danse a eu des évolutions différentes selon le musicien
qui l'a ramené dans son pays, et qui l'a reprise à son compte.
Il n'y avait pas, à l'époque, de phénomène d'uniformisation , standardisation due à la diffusion massive
par les disques et "médias".
Se reporter au livret accompagnant le disque "that's all folk" qui retrace toute cette évolution.
et egalement au livre de la collection modal : "collecter : la memoire des autres"