Penisquin


Dessin de Louis le Guennec vers 1920

Dessin après l'effondrement de la partie droite, la construction de la maison de 1938 et la couverture en everite.
la porte est au même endroit qu'en 1920 mais a perdu ses pierres. De l'intérieur le montant de la porte initiale est encore visible, plus à gauche, et d'ailleurs une poutre originale se retrouve prendre maintenant appui sur ce linteau récent.
L'étymologie du nom Penisquin (ou Penn Hesquen) est incertaine :
  • bout du champ d'ajonc, rappelant les nombreux ruisseaux voisins
  • commencement de la persécution (hesken), en allusion à une représaille romaine,
  • bout de la scie (heskenn) ?

    Penisquin était une maison noble, datant du XVème siècle. Les armoiries et prééminences du seigneur titulaire de la terre de Penisquin étaient placées sur les vitraux de la chapelle Saint-Michel de l'église de Plonéour et sur un enfeu dans l'église. Le blason de la famille Le Goazre était "d'argent à la croix pattée de sinople, cantonnée de quatre molettes de sable". Il y avait un pigeonnier, privilège noble, dont il ne subsiste plus que les fondations (au nord-ouest de la maison neuve).

  • Un incendie détruisit le manoir en 1668, et en 1712, il est toujours dit "en ruine", tout comme son moulin à vent. Il appartenait à une famille de notables quimpérois : les Le Goazre de Kervélégan, qui faute de preuves suffisantes, furent déboutés de leur prétentions à la noblesse lors de la grande réformation de 1669-1670, et perdirent leur titre d'"écuyer" pour ne garder que l'appellation de "noble homme" .

    Liste des propriétaires de Penisquin (familles Le Goazre, Leissègues, Solminihac, Raphalen, Balouin, Boishéraud)

    Après l'incendie de 1668, la famille Le Goazre et leurs descendants n'habitent plus le manoir, et, comme terre de rapport, avec sa métairie de Rostilez, ainsi que la métairie du Hellez, ils le laissent en bail à des fermiers.
  • Ainsi, en 1738, Penisquin est habité par noble homme Guy François Bougeant.
  • En 1746, il est habité par le couple de paysans Jean Le Berre (décédé à Penisquin en 1771) et Jeanne Le Guével.
  • En 1774, il est habité par leur fils Henry Le Berre et son épouse Catherine Mavic.
  • En 1815 par Louis le Drézen
  • En 1850 par François Raphalen

  • La façade, en pierre de taille, est percée irrégulièrement de 4 fenêtres dont deux ont perdu leurs meneaux.

    La porte centrale actuelle n'est pas celle d'origine, qui était sans doute surmontée d'un linteau en accolade et ornée de pinacles.


    La porte de droite est une ancienne fenêtre agrandie au XIXème siècle.


    La partie arrière, en rez de chaussée uniquement, s'ouvre vers l'extérieur par des fenêtres en meurtrières et le 1er étage du manoir y donne par une fenêtre à meneau.


    Au milieu de la partie arrière du manoir se trouvait un deuxième escalier en colimaçon, qui a été complètement muré.

    Le manoir et sa cour était clos au sud d'un mur d'enceinte aujourd'hui disparu, percé de meurtières et ouvert par un porche constitué d'une grande porte cavalière et d'une petite porte, dont il ne subsiste qu'une pierre des piles. Comme c'était l'usage, ce porche était orné d'une petite tête de guetteur dont le rôle était d'écarter les mauvais esprits. Cette tête orne maintenant le lavoir.

    L'étage est desservi par un escalier en colimaçon en pierre. Cet escalier se prolonge vers l'est par un petit escalier en pierre donnant autrefois dans une petite salle de guet, et aujourd'hui conduisant dans le grenier de la partie effondrée et reconstruite en 1938.


    Des 4 cheminées monumentales (deux à l'étage et deux en bas), il n'en reste plus qu'une en bas, trois ayant été données en dot au XXème siècle. Sur le manteau, un écusson, martelé à la révolution, portait les armes des Le Goazre : "d'argent à la croix pattée de sinople, cantonnée de quatre molettes de sable".

    Au rez de chaussée on trouve une étagère en pierre, et la place de l'évier ainsi qu'un arc de pierre et l'ouverture d'un deuxième escalier en pierre.

    Dans la cour, il y avait anciennement une stèle funéraire de granit de forme tronc-conique d'une hauteur de 1,40m , dont la partie haute était légèrement creusée. C'était un monument de l'âge du fer, identique à celui que l'on voit encore aujourd'hui près de la chapelle de Bonne Nouvelle.

    Le puit a été la seule alimentation en eau de la maison et de la ferme jusqu'au XXIème siècle.
    Au XIXème siècle, une exploitation agricole importante occupait les lieux et la ferme mitoyenne, plusieurs familles et domestiques vivaient là, et les femmes se retrouvaient au lavoir, pour critiquer les hommes évidemment !, c'était "radio Lavoir".

    La source qui alimente le lavoir est décorée de l'ancienne tête du guéteur, anciennement sur le mur d'enceinte. Cette tête a remplacé une croix dont il subsiste le socle.
    Dans le chemin de l'eau, deux curieuses pierres servent à faire décanter les impuretés de l'eau. Le lavoir a été notablement agrandi au XXème siècle.



    La partie est du manoir étant effondrée, une maison d'habitation fut construite vers 1938 pour le prolonger, ainsi qu'une grange. Une petite maison qui prolongeait le manoir de quelques mètres fut rasée pour laisser la place à la maison actuelle dite de 1930, et le manoir devint bâtiment de servitude pour l'exploitation (pressoir à cidre, "auge poêle" pour la cuisine à cochons, atelier, ...)


    L'appentis abritait un moteur à essence qui, par un jeu de poulies, actionnait dans la métairie un broyeur de lande pour les chevaux
    Donnant sur la cour, et adossé à l'écurie abritant les chevaux, il y avait un étable à cochons ajourd'hui effondrée. Les cochons y étaient séparés par les restes des lits-clos.
    Les étables, situées devant le manoir, ont été transformées en habitation vers 1985. Un hangar situé devant a été rasé, et sa couverture en everit recupérée pour couvrir le manoir dont la toiture était effondrée.

    La grange a été amenagée en gîte en 2007/2008
    La maison de 1938 a été renovée en 2008/2009. Deux des pierres décorées des anciennes cheminées ont été retrouvées et ornent le seuil de la grande cheminée.

    La partie arrière du manoir a été rénovée en 2010 et 2011.
    La verrue a été supprimée, replaçant sur l'extérieur une fenêtre à meneaux




    le deuxième escalier intérieur a été démuré


    les anciennes latrines ont été dégagées, dans un recoin de l'escalier en colimaçon



    la ruine a été reconstruite
    l'appentis et l'étable à cochon ont été transformés en hautvent
    En 2019 la charpente a été remplacée, la porte remise à son emplacement,
    la porte de droite remise en fenêtre et les meneaux remis en place
    une petite fenêtre de guetteur, à gauche, a été démasquée

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