La repentance  
 
Les francais aiment bien se cracher dessus, de repentance en repentance, ils renient leur passé et refont l'histoire à coup de lois, c'est tout ce qu'ils savent maintenant faire.

Pourtant il est ridicule d’isoler tel ou tel événement du passé et de le juger, dans un anachronisme flagrant, en fonction de critères actuels. Il faut chausser les bottes des prédécesseurs et voir avec leurs yeux. Qu'aurions nous fait à leur place ? la même chose sans doute, et en toute bonne conscience.

Que je sois, moi, misérable vermiceau, capable de les condamner me prouve que je suis un juste. Leurs crimes sont le piédestal sur lequel je me pavane. Ma vertu est à la mesure de l'indignité que je dénonce. Sans doute le psychanalyste expliquerait-il que cette mise en accusation permet à l'accusateur d'échapper au dégoût que lui inspire son pauvre moi.

La repentance est un outil entrant parfaitement dans la pratique marxiste : il s'agit de développer la haine de soi et la mauvaise conscience, pour favoriser toutes les déstabilisations morales et sociales, et discréditer les notions même de progrès et de patrie. La repentance déchire, elle déclenche la polémique, et ceux qui l'ont suscité attendent de la résolution de cette contradiction un nouveau bon en avant.

Mais le vieux sage sait bien qu'on fait du neuf en batissant sur des vieilles bases : faire table rase du passé, c'est bon pour ceux qui n'ont pas de passé, mais qui n'a pas de passé ? Certains croient ne pas en avoir, et ils se repentent, c'est leur passe-temps.

"non rien de rien; non, je ne regrette rien". J'apprends.