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Au lycée Charlemagne, j’ai tout appris : J’ai appris à sécher les cours avec Scherman, l’artiste catcheur ; J’ai appris à dévisser des pupitres avec Allard J’ai appris le lancer du camembert avec Ponsin et son guide-chant ; J’ai appris à compter (des lignes) avec plusieurs ; J’ai enfin réussi à faire sortir par une oreille ce qui entrait par l’autre avec Tavernier qui ne parvenait à me tenir aux tripes que lorsqu’il foutait le camp ; J’ai appris le bel art de la répartie avec Lapetite et Tonnere dont les cours d’histoire-géo se rehaussaient de « et alors » judicieusement répartis ; J’ai appris à faire des bâtons avec Salesse, grand maître es « n’est-ce-pas-a-a » ; J’ai appris l’humour avec d’Hermis, qui en traita plus d’un d’huitre béante, de fond de tiroir, de raclure, et qui, me rendant un thème anglais, fut l’inventeur de la célèbre plaisanterie : « deux fois zéro, de bois-zéro » hélas, il n’eut pas assez d’esprit pour ne pas s’en resservir. J’ai appris les mystères des proportions et des quadrilatères convexes avec Bramoulet et son légendaire béret. J’ai même appris, surprise totale, à être le premier, grâce à un physicien qui me gratifia d’un 19 ½, ce qui n’est pas sale, et qui bissa et rebissa. Brayer jugea opportun de l’imiter, tandis que Mlle LeGoupil, femme forte, ancienne résistante et tout et tout parachevait l’œuvre de D’hermis en me forgeant un accent inimitable. L’augustule Rombi, petit nabot mais tyran notoire et redouté, succéda à Salesse et fut le dernier César. | |||||