Le jargon du p'tit folkleux

Histoire de la vielle à roue


thympanon au portique de la gloire
saint jacques de compostelle
XIIIème siècle

Les premières attestations iconographiques recensées ne remontent qu'aux XIIe et XIIIe siècles.Elles sont nombreuses, en particulier en Espagne. L'organistrum est à l'époque essentiellement un instrument d'églises et d'abbayes, servant à accompagner les chants et sa diffusion suivra les développements de la polyphonie. Depuis le IXème siècle, les érudits travaillaient sur l'organum, la relation, la consonnance qui nait de la superposition de voix différentes.

Ce premier modèle de vielle à roue, en forme de 8, rappelle la guitare et était monté de trois cordes et deux éxécutants étaient nécessaires : l'un tournant la manivelle, et l'autre actionnant les sillets mobiles (tangentes).


manuscrit York Psalter


on pouvait voir ces deux personnages sur un châpiteau du début du XIIe siècle, conservé au musée de Rouen :


chapiteau de saint georges de borscherville


musiciens entourant le roi david - 1360

On peut penser qu'au XIIe siècle, l'application d'un clavier à l'organistrum (nom germanique) devait lui assurer une fortune durable sous les noms de symphonies (cifonies ou chifonies ) qui reflete bien l'aspect polyphonique de l'instrument. Plus tard, on utilisera le nom "lira mendicorum" (d'ou l'allemand drehleier et le latin "sambuca") puis enfin vielle ou viële, du bas latin vitella (vitulari : se réjouir , gambader comme un veau).


lutrell psalter - 1330



lutrell psalter

Sous le nom de vièle, le Moyen âge désigne tout instrument à cordes frottées, quelle que soit sa forme ou le nombre de ses cordes. C'est pourquoi on peut ranger sous le nom de vièle, aussi bien le crouth à archet, que les instruments à archet dont la caisse est surmontée d'un manche.



Au XIIIe siècle nous trouvons ces deux appellations. En Provence : phonphogne - d'après Briqueville, au début du siècle sans doute en souvenir du nom primitif, car dans un traité de danse paru en l336, le provencal Antonius Arena cite au nombre des instruments propres à animer nos campagnes la vielle qu'il appelle sansonia. Il l'a placée entre le chipachaplum (non traduit) et la calaméla (chalémie, cornemuse)